jeudi 4 juillet 2019

Malacca-Kuala Besut










20h29, le moteur du bus de la compagnie E. Mutiara démarre devant la porte B12 de la Sentral station de Malacca. On vient de se faire soutirer encore quelques ringgits pour changer nos billets en e-billets, on ne comprend pas vraiment pourquoi , mais on paie, on veut partir.
9,8,7,6,5,4,3,2,1 c' est parti !
Le compte à rebours du panneau d' affichage est, on ne peut plus ponctuel.
20h30, grâce à Milo, on a le code du wifi !
20h32, je regrette déjà d' avoir les places du premier étage tout à l' avant du bus. On ne rate pas une miette du spectacle, et des coups de freins intempestifs du chauffeur qui ne connaît visiblement pas les distances de sécurité.
Le bus est à moitié vide, il va se remplir sur le chemin.
20h40. Bon, visiblement le chauffeur du bus ne connaît pas non plus les limitations de vitesse.
21h, premier arrêt.
21h01 : apparemment il s' est arrêté pour charger du durian.
Le durian est un fruit tropical extrêmement apprécié et très cher et dont nous vivons la haute saison en ce moment. Il est très facilement reconnaissable à son odeur singulière mélangeant le fruit trop mûr, l' extrait de poireau avec peut être quelque chose du Maroilles.
21h15, apparemment il a chargé aussi un ami à lui, et ils ont plein de trucs à se dire. C' est dommage, on pensait en profiter pour dormir un peu, pour une fois qu' on n' a pas des voisins chinois qui crient dans le bus. Et nous sommes sensés rouler pendant huit heures.
21h20: il va falloir que je ferme les yeux, j' ai trop peur quand je les garde ouverts.
Milo lui, est imperturbablement en train de chatter avec le Pays Basque ou l' Espagne....
22h, je trouve d' où vient le craquement à chaque obstacle ou trou sur la route : la partie pour étendre mes jambes grince quand j' ai les deux pieds dessus. Je vais passer le trajet à alterner une jambe sur le repose pied et une sur la vitre avant.
23h : je me suis endormie.
23h25, je me réveille sous les secousses. Nous traversons une zone de travaux.
Nous évitons de justesse un camion citerne, un bus doublé par la gauche, une femme voilée à pieds.....
0h15, le jour a changé sur le panneau d' affichage du bus. Le 3 juillet, je me dis que ça pourrait bien être notre dernier jour. Il faut que je dorme.
Philippe ronfle derrière moi, je le secoue un peu, ah non ce n' était pas lui, c' était la grosse dame derrière.
0h26 :Milo se réveille aussi avec les secousses, encore quelques échanges sur watsapp.
3h du matin, on a dormi depuis qu' on est sur l' autoroute. Il valait mieux, on se rend compte depuis qu' on l' a quittée, que maintenant le chauffeur grille aussi les feux rouges.
4h : on pensait que rien de pire ne pouvait nous arriver, mais le tonnerre gronde et les éclairs illuminent le ciel, en même temps qu' une pluie de mousson rend la visibilité incertaine, et la route glissante. Cela ne modifie en rien la conduite de notre chauffeur.
4h45, on arrive entiers à Kuala Terrenganu.
La dame pipi reprend du service, quelques sdf dorment sur les bancs, et Mahé pisse sur un rat dans le caniveau.
Les autres voyageurs sont comme nous en attente, d'une éventuelle correspondance.Tous les guichets sont fermés, il n' y a personne pour nous renseigner.
5h46 : il faut se rendre à l' évidence. Après avoir interpelé  tous les bus de passage, il n' y en a aucun qui va à Jerteh à 5h45. On s' engueule un peu. Philippe veut nous envoyer à Jitra en disant que c' est pareil, et moi je persiste à dire qu' il en avait un à 5h45.
6h,6h30, toujours pas de bus. Tout le monde autours de nous mange des plats épicés. Mahé s' endort sur la table dégueulasse.
On est crevé.
Trois jeunes malaises volent à notre secours et nous trouvent un taxi pour 100 ringgits qui veut bien nous amener à Kuala Besut en 2h30.
6h45, on est dans le véhicule modèle Proton, légèrement tuné du vieux malais qui se prend pour Fangio.
8h15, on est à l' embarcadère, on s' est mis trois ou quatre coups de tête dans les virages,on a fini les amortisseurs de la Proton, on a failli rouler à nouveau sur un cochon mort sur le bord de la route, puis sur un fourmilier. On a failli mourir 20 fois. Dieu existe.
On prend les billets.
9h : on embarque sur le speed boat avec la première ligne voilée du 15 malaisien devant nous.
Le bateau vole sur l' eau, on saute. Je crie. Et on arrive enfin sous un ciel gris à Perhentian Besar.
La plage est à nous et les fonds tout proches promettent de belles rencontres sous marines.










(et un peu de France et d' Italie dans l' assiette des enfants pour se remettre...)




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